Alexandre Periama

Chant [] : Promiscuité

Me voici hors de la rame du métro bondé en serpent solitaire,
Abandonnant ces fidèles pétris, aux entrailles de la terre,

Accablé, je ne puis que tenter d’expulser un souffle vil,
En regardant ce qu’il reste du ciel par-delà les agrégats de particules fines,

Alors je marche semblable au dernier homme debout parmi les damnés,
Entraîné sous l’ardent rayon crevant les difformités,

La frénésie du métal, des pneus et des pas, martèle le roc du pavé honni,
Pour mieux l’enfoncer ô combien dans les strates de l’oubli consenti,

Sourdes, de confuses grappes le long des quais se répandent
Sur un camaïeu d’excrétions qui s’agglutinent aux talons,

Ainsi alourdi je m’improvise funambule
Afin de ne point crouler sous le poids de ces mornes acquisitions.